En public, la pudeur de ces amants, qui refusent d'apparaître dans le même cadre, qui vont jusqu'à se réfugier aux frontières diamétralement opposées de leurs plans respectifs malgré la distance précédente, déjà impitoyable. Et le montage temporel qui, régulier et imperturbable, abolit leur dichotomie, trahit leur attirance l'un pour l'autre.
La promiscuité dans ces escaliers étroits, depuis le marchand de nouilles jusqu'aux portes des appartements jumeaux. Le paravent perdu sous une averse torrentielle, l'héroïsme inutile de la quête du parapluie, le privilège d'être à l'abri et derrière des barreaux. La sensation d'être béni et condamné par un hasard impossible à fuir.
Le paradoxe de cette amour entre mariés trompés, qui souhaiteraient s'élever au-delà des sentiments viciés de leurs concubins éternellement absents, mais ne font en réalité que vampiriser l'indifférence dont ils sont l'objet, et perpétuent le mal dont ils accusent silencieusement leurs ennemis. Un sentiment vécu est exceptionnel, un sentiment observé est accablant par son absence de mystère et de profondeur dans le temps. Pour aimer, il faut savoir entretenir ce mensonge loin de toute conscience.
La torture languissante de l'oubli, menace persistante concrétisée par la séparation, quand la résistance que lui opposait le couple est finalement vaincue. L'amour est-il plus que cette volonté de créer une persistance, par l'intermédiaire d'un autre, quand l'illusion d'un accomplissement personnel est trop évidente ? Pourtant l'oubli, s'il est inéluctable, n'est jamais intégral. Les identités passées, tapies dans l'ombre, ne demandent qu'à entendre le carillon de la réminiscence la plus triviale pour reparaître, apaisées et frustrantes.
La plus belle histoire du cinéma est morte, et repose dans le temple d'Angkor Wat. Elle est morte car elle n'a aucun avenir, mais son souvenir est un spectre mutique et éternel.
Revu en salle.
En public, la pudeur de ces amants, qui refusent d'apparaître dans le même cadre, qui vont jusqu'à se réfugier aux frontières diamétralement opposées de leurs plans respectifs malgré la distance précédente, déjà impitoyable. Et le montage temporel qui, régulier et imperturbable, abolit leur dichotomie, trahit leur attirance l'un pour l'autre.
La promiscuité dans ces escaliers étroits, depuis le marchand de nouilles jusqu'aux portes des appartements jumeaux. Le paravent perdu sous une averse torrentielle, l'héroïsme inutile de la quête du parapluie, le privilège d'être à l'abri et derrière des barreaux. La sensation d'être béni et condamné par un hasard impossible à fuir.
Le paradoxe de cette amour entre mariés trompés, qui souhaiteraient s'élever au-delà des sentiments viciés de leurs concubins éternellement absents, mais ne font en réalité que vampiriser l'indifférence dont ils sont l'objet, et perpétuent le mal dont ils accusent silencieusement leurs ennemis. Un sentiment vécu est exceptionnel, un sentiment observé est accablant par son absence de mystère et de profondeur dans le temps. Pour aimer, il faut savoir entretenir ce mensonge loin de toute conscience.
La torture languissante de l'oubli, menace persistante concrétisée par la séparation, quand la résistance que lui opposait le couple est finalement vaincue. L'amour est-il plus que cette volonté de créer une persistance, par l'intermédiaire d'un autre, quand l'illusion d'un accomplissement personnel est trop évidente ? Pourtant l'oubli, s'il est inéluctable, n'est jamais intégral. Les identités passées, tapies dans l'ombre, ne demandent qu'à entendre le carillon de la réminiscence la plus triviale pour reparaître, apaisées et frustrantes.
La plus belle histoire du cinéma est morte, et repose dans le temple d'Angkor Wat. Elle est morte car elle n'a aucun avenir, mais son souvenir est un spectre mutique et éternel.