Je reviens, jamais trop tard, sur mon année 2017. Le bilan relève un peu de l'autocongratulation, mais si je suis restée accrochée à l'idée de l'écrire depuis quatre mois, c'est que je me dis qu'il y a des chances que ça serve de garde-fou contre les épisodes de déprime qui ne manqueront pas de reparaître plus tard (on va pas se faire d'illusions).
Du coup, en 2017 :
- j'ai accru ma sensibilité aux questions de genre, et compris que j'étais non-binaire ;
- j'ai fait mon coming out à mes proches, et à beaucoup de moins proches aussi ;
- j'ai travaillé et adopté une voix qui me correspond mieux, j'ai fait des visites de courtoisie à un psychiatre pour être autorisée à consulter une endocrinologue pour démarrer un traitement hormonal de substitution, j'ai gardé mon zen pendant des séances d'épilation du visage, je me suis appropriée quelques bases de maquillage, et je suis sortie en robe ;
- j'ai repris mon journal de rêves, et gagné en contrôle sur mes rêves lucides ;
- j'ai regardé l'intégralité de Mad Men, qui m'a aidée à prendre conscience de ce que je faisais de ma vie, et de ce à quoi je ne voulais pas qu'elle s'arrête ;
- j'ai animé un tutoriel technique en conférence qui a été très bien reçu, j'ai été sagement augmentée, j'ai posé ma démission, j'ai clos mes dossiers, et j'ai quitté mon bureau ;
- j'ai achevé À la recherche du temps perdu, qui m'a donné foi en ma volonté de créer des choses, en plus de teinter irrémédiablement mon style écrit de propositions interminables ;
- j'ai conçu et assemblé un prototype d'éclairage, et réalisé une série de photos qui me plaît bien ;
- j'ai écrit un texte critique qui fait à peu près le tour de mes convictions esthétiques, et dont je suis encore satisfaite aujourd'hui (!) ;
- j'ai quitté SensCritique après quelques mois de frustration et d'indécision dues à une certaine addiction au réseau, et entériné implicitement la construction d'un site personnel ;
- j'ai mis fin à une relation de couple mal ajustée, après un feuilleton de plusieurs années de sentiments obsessionnels que l'ambivalence rendait corrosifs ;
- j'ai découvert le polyamour, et constaté que mes convictions y tendaient depuis longtemps ;
- j'ai assisté à la transformation inespérée d'une amitié solide en une nouvelle relation amoureuse, qui me fait beaucoup de bien, et j'ai vérifié que vivre ensemble y contribuait ;
- j'ai appréhendé le Japon, transité par la Corée du Sud, et posé les pieds au Viêt Nam ;
- j'ai goûté la meilleure viande de ma vie à Kyōto, et puis j'ai entamé un régime végétarien ;
- j'ai essayé de renouer des liens avec ma famille proche ;
- j'ai vidé mon appart, et opté pour me balader ici et là avec deux valises ;
- j'ai cessé de croire que le sexe méritait d'être traité comme un tabou, j'ai eu une expérience de sexe en groupe (c'est plutôt surfait ?), et j'ai acheté un premier sex toy (j'en ai plus profité) ;
- j'ai interrompu ma consommation trimestrielle de LSD ;
- j'ai commencé à me sentir directement concernée par le syndrome d'Asperger ;
- à la fin de l'année, j'ai osé me dire que j'étais globalement heureuse.
Enjeu majeur pour 2018 : rattraper du sommeil.